Medef de La Rochelle |
Raffarin nous offre une accélération des contre-réformes sans précédent, même si le terrain a déjà été bien balisé par les gouvernements de droite et de gauche précédants.
Le régime par répartition, basé sur la solidarité entre les actifs et les inactifs (histoire et enjeux), est au coeur de l'offensive : la Sécurité sociale, composée des caisses retraite, maladie et famille, et l'assurance chômage, qui est une caisse à part. Il s'agit de liquider les acquis des travailleurs (temps de travail, RMA, etc.)
Les services publics sont également en ligne de mire : enseignement, université, télécommunication, SNCF, Poste.
Jusqu'à la suppression d'un jour férié prétendument pour aider les retraités alors que juste avant le régime retraites est amputé !
Dans tous les cas, l'enjeu est le même : livrer à des intérêts privés ce qui relève de l'intérêt collectif. Les méthodes : de plus en plus brutales et répressives. La Loi sur la sécurité quotidienne, votée par la gauche après le 11 septembre, puis la Loi sur la sécurité intérieure, par la droite à la rentrée 2002, introduisent des mesures permettant de réprimer les luttes sociales (1, 2, 3, 4, 5, etc.), de s'en prendre aux plus fragiles (prostituées, étrangers).
Cependant, les luttes se multiplient : éducation, retraites, « interluttants », universités. Des syndicats émergeants privilégient l'assemblée générale souveraine, l'interprofessionnalisme, la lutte de classes, contre les négociations au sommet, le corporatisme, la collaboration de classes.
Mais attention aux embûches !
Grâce à une censure soft, un format figé, les médias (qui mentent), dont les salariés sont aussi victimes, affirment leur rôle de soutien au pouvoir.
La CFDT, depuis 1995, n'est même plus réformiste mais collaboratrice, « contre-réformiste ».
Certains s'interrogent : le citoyennisme ne servirait-il pas à camoufler les conflits de classe ?
Enfin, le RMI, sous la forme d'un « revenu garanti », est soutenu par Démocratie libérale et Boutin - lire le rapport. Ses détracteurs opposent répartition et revenu garanti, soulignant qu'il s'agit de remplacer un droit et une solidarité par la charité publique exercée par l'Etat.
L'offensive capitaliste est également internationale (Banque mondiale, AGCS...) contre la protection sociale, le droit du travail, les services publics... Des initiatives comme le FSE (objet de critiques) ou le FSL, après d'autres comme le VAAAG au printemps dernier, permettent d'organiser la résistance à ce niveau également. Et les échos de luttes du monde entier nous encouragent (piqueteros et ouvrières d'Argentine, syndicalistes d'Irak...)
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